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Le bocage

Février 2021
 
            Le paysage n'a-t-il pas plus de charme avec le bocage ?
 
            Ce milieu semi naturel construit par l'homme représente un ensemble d'éléments avec la haie et ses composantes (arbres, lianes, herbacées, ronces...), les mares, fossés, cours d'eau, ruisseaux, les prairies et les champs cultivés.
            Le bocage, avec ses talus et ses fossés, a de multiples fonctions que nos ancêtres ont exploité pour protéger les cultures, abriter les cheptels et les nourrir, fournir des matériaux, du bois pour se chauffer.
            La nature a fait le reste en disséminant les graines d'arbres, d'arbustes, de fleurs pour qu'une haie pousse sur ce talus.
            Rien de telle que cette barrière ajourée d'arbres et d'arbustes pour protéger du vent.
 
            Le talus, lui, peut délimiter une propriété, retenir l'eau, la terre arable, fournir du gibier que les amateurs ne négligent pas.
            La haie, elle, abonde de ronciers avec ses mûres, d'arbres fruitiers sauvages, parfois de troncs creux avec des essaims riches de miel. Son feuillage abrite de la pluie ou du soleil et il peut nourrir quand l'herbe est plus rare.
            Sans le savoir les anciens ont inventé le développement durable en s'obligeant en plein hiver, tous les 3 à 10 ans, d'émonder (élaguer) les branches d'arbres, qui étaient débitées en bûches et en petits bois.
            Actuellement, le broyat de branche (plaquette, Bois Raméal Fragmenté) est également une source de chauffage, mais il peut aussi être une ressource pour fertiliser les sols agricoles et créer de l'humus.
            Les fossés, eux, évacuent le trop plein d'eau vers les ruisseaux puis les rivières. C'est un lieu de vie pour les batraciens, entre autres. Ils sont entretenus en automne pour préserver la période de reproduction.
            Avec la raréfaction des mares, les fossés apportent du breuvage à de nombreux animaux.
           
            Et l'on sait que nombre d'entre eux trouvent leur refuge dans le bocage.
            Par exemple, les oiseaux recherchent une qualité d'arbres, d'arbustes, de plantes, d'herbes qui regorgent de graines et d'insectes.
            Le talus est un lieu de gîte et de couvert. Et même si la présence de bestioles (souris, campagnols, …) proches des cultures ou du bétail peut attirer la méfiance, c'est bien dans les régions bocagères que leurs prédateurs s'abritent aussi (rapaces, serpents, ...) ce qui en limite la multiplication.
 
            Comment convaincre que le paysage bocager nous protège ?
            A l’heure où les phénomènes d’inondations s’amplifient, incitant les pouvoirs publics à prendre des mesures contre l’artificialisation des sols, préservons notre bocage. En effet, ses haies et ses talus réduisent considérablement les ruissellements d'eau et de boue lors de grosses pluviométries ou d'orages, contribuant ainsi à limiter les frais d'assainissement, de nettoyage et de reconstruction.
 
            Avec patience ..., l'arbre stocke le carbone.
 
            Faute d'entretien par l'homme, le bocage se détériore. Alors qu'il doit être une richesse économique afin de revaloriser l'utilisation du bois de la haie.
            Auparavant, l'usage était de l'ordre de l'économie domestique ou paysanne, de manière directe et avec peu de transaction monétaire.        
           
L'histoire du bocage est liée à l'histoire de l'homme. Cela mérite notre respect …
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